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Karl-Heinz Lambertz, Source: Wikipedia/Germanofolie

Karl-Heinz Lambertz: Réunir en un seul endroit les municipalités, de la plus haute importance pour la création d'une Europe centrée sur les citoyens

Karl-Heinz Lambertz: Réunir en un seul endroit les municipalités, de la plus haute importance pour la création d'une Europe centrée sur les citoyens

Les municipalités sont celles qui vivent avec ce qui se passe dans leur société

Que pensez-vous d'une plate-forme unifiée pour les Municipalités européennes et de son objectif principal d'informer les citoyens de ce qui se passe dans l'UE?

Réunir en un seul endroit les municipalités, les régions et les villes pour partager les connaissances, les bonnes pratiques et l'expérience est, selon moi, de la plus haute importance pour la création d'une Europe centrée sur les citoyens. Les municipalités sont celles qui vivent avec ce qui se passe dans leur société, elles sont celles qui reflètent l'Europe et auxquelles les citoyens ont la plus grande confiance. Elles doivent faire partie de la structure des institutions de l'UE, partager leur vision, offrir un avenir et expliquer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Comme l'Europe dans son ensemble influence le niveau local et régional, de la même manière le niveau local et régional doit pouvoir influencer fortement le niveau paneuropéen. Pour avoir des avantages pour tout le monde, il faut aussi une interaction. Les voix des villes et des régions doivent être entendues, c'est pourquoi j'ai commencé avec une adresse le 10 octobre - «L'état de l'Union - un regard sur les villes et les régions», qui aura lieu à partir de ce moment chaque année. En outre, les municipalités devraient prendre la responsabilité d'informer leurs citoyens sur ce que l'UE fait pour améliorer la vie des citoyens. Cette plate-forme reflète exactement cela et offre une occasion unique de partager les connaissances et coopère pour la voix unique de l'UE.

Le Comité européen des régions est au cœur des autorités locales de l'UE. Quels sont les principaux objectifs et bonnes pratiques que vous aimeriez développer au cours des deux prochaines années et demie?

L'UE doit montrer à ses citoyens ce qu'elle fait pour gagner leur soutien, en créant une croissance économique générale, plus de solidarité par la socialisation, en harmonisant les politiques financières, en luttant contre le changement climatique et, surtout - être complètement transparente quand elle montre qu'elle améliore réellement la vie des gens. Cela signifie construire une Europe différente, plus intégrée, efficace et centrée sur le développement local. Pour y parvenir, L'UE ne peut pas seulement agir de Bruxelles, mais elle a besoin des régions et des villes qui doivent s’engager avec le développement et écouter les citoyens tout en implémentant les politiques de l'UE.

Cela conduit à mon autre priorité: l'avenir des politiques de cohésion de l'UE qui reflètent la Solidarité européenne et pour cette raison, nous, en tant que représentants régionaux, nous ne pouvons pas nous imaginer l'avenir sans de fortes politiques de cohésion. Enfin, l'Europe doit renouveler sa relation avec les communautés.

Chacun qui travaille avec ou dans l'UE devrait servir la société, ce qui signifie qu'il devrait écouter, ne pas parler. C'est pourquoi, depuis mars 2016, nos membres ont mené plus de 140 débats publics dans 95 régions pour recueillir les préoccupations des citoyens et leur vision de l'avenir de l'Europe, et les résultats sont présentés à Bruxelles. Je crois fermement qu'en répondant aux attentes des citoyens, la méfiance envers l'Europe sera remplacée par un désir pour l'Europe.

Pensez-vous qu'il existe un problème avec l’accès à l'information parmi les citoyens européens en ce qui concerne l’implémentation des politiques européennes?

La démonstration du côté économique, intellectuel et émotionnel de l'UE est très importante, pour cette raison il reste beaucoup à faire pour accroître la transparence de l'UE dans la vie des gens. L'UE et les processus législatifs sont complexes et très souvent leur influence n'est pas perçue ou entendue. La communication dans la société sur les politiques européennes permettra de clarifier ce qu'est l'UE et ce qu'elle fait. Si nous parlons de politique de cohésion, nous devons parler d’un million d'emplois qui ont été créés, comment 4 900 km de routes ont été construits ou comment 6 millions de personnes sont déjà connectées à un système d'eau potable nouveau ou amélioré. Nous devons changer la façon dont nous communiquons avec les citoyens et écouter leurs préoccupations afin que leurs voix soient entendues à Bruxelles. C'est l'objectif de l'initiative „Réflection de l’Europe” où nos membres organisent des événements pour partager leurs visions pour l'avenir de l'Europe.

Que pensez-vous qu'il faudrait faire pour améliorer les régions européennes moins développées?

Aborder la question de l'inégalité en investissant dans des régions européennes moins développées n'est pas seulement un travail de l'économie mais aussi de la solidarité européenne. En tant qu'Union, nous devons faire en sorte que chaque région, ville ou village puisse ressentir les bienfaits de la solidarité européenne. Nous devons travailler pour assurer une croissance stable, des emplois et un meilleur niveau de vie, et cela devrait profiter à tout le monde, pas seulement à certains. La politique de cohésion européenne - qui coûte actuellement un tiers du budget de l'UE - est juste à ce sujet. Cette politique fixe des objectifs européens communs et investit dans les zones les plus pauvres. Le septième Rapport sur la cohésion montre que les inégalités entre les régions de l'UE ont diminué, indiquant que la politique de cohésion fonctionne. Il montre également les problèmes des investissements publics faibles, pris au piège des revenus intermédiaires. Cette situation nécessite une politique de cohésion forte et de meilleure qualité.

Pensez-vous que l'urbanisation en croissance rapide pose un problème? Si oui, quelles sont, selon vous, les mesures à prendre pour décider?

Les villes européennes et les petites agglomérations abritent 78% de la population de l'UE et génèrent 85% du produit intérieur brut de l'Union. Elles sont des aimants pour les investissements, les innovations, les nouvelles opportunités et le moteur du progrès social. Mais avec les opportunités viennent les problèmes, par exemple, la pression sur les services ou la pollution de l'air. En outre, la baisse de la population dans les villages est un problème, mais la vérité est que l'urbanisation se poursuivra. Nous devons de toute urgence créer une Europe qui prenne en compte ses territoires dans toutes les politiques européennes et qui utilise les fonds européens pour la protection des zones rurales et l'amélioration significative des liens entre les villes et les villages.

Une Europe à plusieurs vitesses est une idée qui vise à intégrer toutes les régions de l'UE à différents niveaux. Comment pensez-vous que cette idée affecterait le développement des régions européennes?

L'idée d'une Europe à plusieurs vitesses est soutenue par plusieurs États membres qui veulent voir l'Europe dans des régions où il n'y a pas de consensus et qui veulent aussi sortir de la stagnation. L'Europe à plusieurs vitesses a également un aspect juridique appelé «Coopération améliorée». Unis par cela, un groupe d'au moins neuf États membres peut établir une coopération sans les autres pays qui ne veulent pas participer à cela et contourner le besoin du consentement de tous. L'Union est le seul moyen par lequel l'Europe peut résoudre les problèmes du 21-ème siècle qui affectent la vie de la population dans nos villes et régions. Nous devons tous nous avancer ensemble, mieux à la même vitesse, ou si nécessaire à différentes vitesses, mais toujours dans la  même direction.

Quelles sont, selon vous, les bonnes pratiques implémentées dans le développement des plus petites régions?

L'échange de bonnes pratiques est bénéfique à toutes les régions. Venant d'une petite région, peut-être l'une des plus petites, il est très important d'avoir accès à ce qui se passe dans chaque région de l'Europe. Ce n'est certainement pas en faveur de la méthode "la même chose partout", mais le contraire - l'ouverture aux différents et aux défis de l'Europe et l'inspiration pour le changement sur son propre territoire.

C'est l'un des objectifs du Comité européen des régions. Nous sommes un organe consultatif et nous conseillons la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen dans le processus de prise de décision, mais nous sommes aussi une plate-forme qui rassemble 350 dirigeants régionaux.

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